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Parlons pure malt : Quels sont les bons whisky à gouter absolument !

Parlons pure malt : Quels sont les bons whisky à gouter absolument !

Que des nouveautés sorties dans l’année! Amateurs de malt, voici la wish list à laisser négligemment traîner sur votre écran ou à distribuer par mail juste avant les fêtes. En croisant les doigts pour que le Père Noël ne les descende pas avant vous.

Vous allez encore attendre la dernière minute pour shopper vos cadeaux. Et ce n’est pas raisonnable. Je le sais, je fais comme vous. Moyennant quoi, on va devoir cavaler comme des hamsters trépanés sur les deux week-ends qui nous restent pour essayer de sauver le pied du sapin. Les boules…

Heureusement qu’il nous reste le whisky, spiritueux roi des fêtes, période à laquelle il connaît son plus gros pic de ventes: les malts premium voient leurs achats multipliés par 3 à 6 au fur et à mesure que Santa Claus s’avance vers nos cheminées polluantes.

De fait, esprit de Noël oblige, nous glissons plutôt du bon sous les guirlandes, prêts que nous sommes à faire la queue chez le caviste plus longtemps que devant un Apple Store pour dénicher la nouveauté, la rareté, la bouteille qui sort du lot et qui réchauffera les sourires. «Les marques notoires payent la rançon de leur succès : banalisées, elles ne s’offrent plus en cadeau», remarquait l’excellente étude V&S News parue au lendemain des dernières fêtes, fin janvier 2013.

Les cavistes le confirment: le chaland boude de plus en plus les coffrets, préférant casser son cochon-tirelire pour miser davantage sur le contenu du flacon. Ce qui explique pourquoi les distilleries présentent leurs inédits en septembre et octobre.

Alors, laissez traîner cette wish list, forwardez-la avec des croix, des like, des <3, de subtiles mentions «MOI VOULOIR ÇA!»: il y en a pour tous les nez et tous les palais.

1.La quintessence d’Islay: Lagavulin, 12 ans, 14th Release

Une classe folle, une élégance innée, une harmonie sans défaut, une fraîcheur inattendue. L’édition limitée 2014 du bel Islay racé se déploie avec douceur et persistance dans le palais. L’élevage en refill débride les arômes en délicatesse, les agrumes ricochent sur le cuir et les éclats de fruits secs, les céréales jouent avec le feuillage et les zestes d’agrumes, et la tourbe cendrée d’un feu de cheminée qui s’éteint doucement dans l’hiver des Hébrides vous laisse une finale interminable qui incite au rêve. Magnifique, hautement recommandé. 54,4%. 105€.

2.La rareté à dénicher: Clynelish 1996, 17 ans, The First Editions

Waow! Juste: waow. Sans doute l’une des plus belles choses à vous glisser sur la langue en cette fin d’année 2014. Embouteillé par les jeunes fils Laing à la force du fût (un hogshead refill, 265 flacons seulement), sans coloration, ce jus des Highlands souple, à la texture cireuse qui signe les malts de la distillerie sœur de Brora, laisse en bouche une telle profondeur d’arômes sous des soupçons de fruits exotiques et de poire vanillée qu’il vous faudra l’année pour en démêler la complexité. 58,2%. 139€.

3.Le malt oublié: Craigellachie, 13 ans

Craigellachie, le «bad boy» du Speyside, est sorti de l’ombre à l’automne avec sa première gamme de single malts. On se portera vers le plus jeune, au plus près du caractère de la distillerie, carné, légèrement soufré en raison des condenseurs en serpentins à l’ancienne toujours utilisés, qui n’allègent pas la matière. Vieilli en hogsheads avec un finish en ex-fûts de bourbon et de xérès, c’est une tête de lard au nez de banoffee pie et aux arômes maltés traversés de bacon, de crevette fumée, qui tranche avec la production ambiante. 46%. 49€.

4.Le classique twisté: Glenlivet Nàdurra Oloroso

Surfant sur le succès de son très chouette Nàdurra 16 ans élevé en fûts de bourbon (faites des provisions, sa mention d’âge va bientôt sauter), Glenlivet lui a donné un frérot, le premier bercé intégralement en fûts de premier remplissage de xérès oloroso, cask strength lui aussi, mais sans indication d’âge. Le petit nouveau envoie des épices à la volée, dans une explosion de fruits secs et de marmelade piquée de chocolat noir et de réglisse, avec une sècheresse tannique qui montre du muscle. Stay tuned : la distillerie de Pernod-Ricard nous promet pour 2015 un Nàdurra tourbé. 60,7%. 70€.

5.La tradition boostée: Benromach, 10 ans, 100° Proof

On n’est jamais déçu par un Benromach. Celui-ci reprend la recette du 10 ans (un assemblage de single malts ayant dormi neuf ans pour partie en ex-fûts de xérès et pour l’autre en ex-fûts de bourbon, qui s’épousent une année en barriques d’oloroso), avec la même pointe tourbée des Speyside traditionnels, mais souffle plein pot à 100° Proof. Et ce supplément de force, loin d’être gratuit, vous permet de déshabiller les arômes du whisky en l’allongeant d’eau, goutte après goutte, jusqu’à ce que ce strip-tease le mette à votre goût. Juteux et interminable en bouche. 57%. 79€.

6.Le mariage osé: Double Barrel Ardbeg & Craigellachie, Douglas Laing

Les noces entre un Islay et un Speyside réservent parfois de belles surprises. Mais la folle étreinte d’un fût d’Ardbeg et d’un fût de Craigellachie a engendré un fougueux embouteillage. Si j’ajoute que le «Craig» a vieilli sous bois de xérès, vos papilles vont frémir, votre nez s’affoler. Excellents réflexes pavloviens. Sur deux notes (mais quelles notes!), Douglas Laing a composé une symphonie où la tourbe animale d’Arbeg enveloppe des notes fugaces d’agrumes, de marmelade. Un assemblage qui ravira les peat freaks. 46%. 80€.

7.La fraîcheur incarnée: Compass Box Juveniles

Le sapin, les guirlandes et les anges à paillettes juchés au sommet : en cette fin d’année, Compass Box nous offre la totale résumée en trois superbes jus : The Lost Blend (un blend magnifique qui s’appuie à 70% sur Clynelish), le Great King Street Glasgow (un tourbé fruité sur fond de sherry) et la dernière version, dix ans après l’originale, de Juveniles. On ne va pas se mentir, le Père Noël va devoir tourner dans le quartier pour trouver une bouteille de cette rafraîchissante édition limitée où Clynelish et Glen Elgin se fondent dans le flacon pour un câlin divin, tout en fizz et en élégance. 46%. 65€.

8.L’enfer gorgé de péchés: Bowmore Devil’s Cask II

La première édition de ce «fût du diable», sortie l’an dernier, s’est évaporée en moins de deux chez les cavistes, dans une sorte d’hystérie générale, et se retrouve déjà au triple de son prix sur les sites d’enchères. Pour son second batch, élevé dix ans en ex-barriques de xérès oloroso de premier remplissage, tourbé à 20 ppm et giclant de la bouteille à la force du fût, Lucifer a pris un peu de bide: un chouïa moins épicé, mais plus fruité, plus rond sous la piqûre de l’alcool, il crache des arômes de fruits rouges marbrés de chocolat fondus dans un doux feu de tourbe d’Islay. Déjà en rupture de stock au Royaume Uni. Si vous mettez la main dessus, n’hésitez pas. Les meilleures bouteilles vieillissent en Enfer. 56,3%. 89€.

9.L’Alsacien décomplexé: Elsass, 8 ans

Un petit coup de chapeau au whisky français. Celui-ci, vous aurez du mal à le trouver sans contacter le producteur, si vous n’habitez pas l’est du pays –cela vous donnera l’occasion de chatouiller un peu votre caviste. Rendons hommage à la distillerie alsacienne Lehmann, qui depuis 1850 produit de belles eaux-de-vie, et depuis moins longtemps des petits batchs du whisky Elsass. Les connaisseurs se souviennent du magnifique single malt de 7 ans vieilli en fûts de Pessac-Léognan blanc et affiné en fûts de sauternes, reparti avec une médaille d’or au Concours agricole 2014. Pour l’heure, on penchera pour la flasque d’un 8 ans élevé en fûts de sauternes, fruité, charnu, rond en bouche malgré ses traîtres 50°. Partout en France le whisky se réveille: ouvrez l’œil. 50%. 78€ (50 cl).

10.Le plan do it yourself: Kit Wasmund’s Rye

Un clin d’œil pour les geeks avides d’expériences avec le kit qui les ravira. La distillerie américaine Copper Fox, créée en 2000 en Virginie, propose de faire vieillir soi-même son rye dans le salon (à l’abri des enfants, qui ne méritent pas de siffler les joujoux des parents). Deux bouteilles de newmake (2/3 seigle, 1/3 malt) sorti de l’alambic à 62% vol., un petit fût de chêne neuf légèrement toasté de 2 litres et une notice: voilà tout ce dont vous avez besoin pour fabriquer votre rye maison. Copper Fox fait vieillir le sien moins de deux ans, mais rien ne vous empêche d’être plus patient. Et puis, une fois le fût embouteillé et gorgé des arômes du rye, vous pouvez le réutiliser avec des recharges… ou y tambouiller un scotch, y laisser mûrir des cocktails maison, histoire de voir. Environ 150€ le kit (fût + 2 bouteilles de newmake 62%).

 

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