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Un voyage extraordinaire à travers la chaîne de l’Himalaya

Un voyage extraordinaire à travers la chaîne de l’Himalaya

himalaya

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Tanveer Badal est un photographe professionnel new-yorkais passionné par les voyages. Lui et sa femme écrivain, Kelly Philips Badal, ont entamé en 2014 un tour du monde qu’ils ne cessent de documenter à travers de magnifiques photographies.

C’est en lisant le récit du désastre du Mont Everest de 1996, écrit par l’un des survivants Jon Krakauer, que le couple ont eu l’idée d’entamer une longue randonnée vers l’un des camps de base de l’Everest. En voici le récit.

Trouver la montagne parfaite

« Nous avons rapidement appris que l’Everest, malgré sa hauteur et sa renommée, n’est pas la plus belle montagne de la chaîne de l’Himalaya. Cette beauté qu’est l’Ama Dablam (6 855 mètres d’altitude) dominait le ciel oriental lors des cinq premiers jours de notre trek en direction du village de Dingboche (4 409m). Après l’avoir étudiée sous tous les angles possibles, elle est rapidement devenue une de mes montagnes favorites. »

Aux portes de l’Himalaya

« Namche Bazaar (3 352m) est l’épicentre de la culture Khumbu, du commerce dans l’Himalaya et est un point d’entrée majeur dans les montagnes. La première fois que nous avons atteint cette ville abrupte (notre deuxième jour de trek), nous étions frigorifiés, exténués, trempés par une chute de neige pas saisonnière… Doutant de notre capacité à continuer. Nous nous sommes effondré dans le lit, admirant à peine cette ville très animée. »

Traverser le vide

« D’étroits ponts de fer sont les liens nécessaires entre les crêtes étroites de certaines parties de la piste. Mais essayer de passer à côté d’autres randonneurs en chemin, ou de contourner des sherpas lourdement équipés, portant des charges doubles et larges, demande d’effectuer des manœuvres parfois fébriles. »

Le petit hameau de Lobuche

Lobuche (4 940m) est la seconde et dernière escale sur la route du camp de base. Un séjour dont nous avions particulièrement besoin, pour souffler et dormir un peu.

Un hôtel typique pour randonneurs

« Derrière chacune de ces portes se trouve un lit, une table de nuit, une lampe et un peu d’autres choses. Il n’y a pas de chauffage dans les chambres donc il faut étendre son sac de couchage par-dessus les couvertures, s’y glisser (complètement habillé, avec chaussettes et bonnet) et le refermer jusqu’au menton. Les batteries des téléphones portables, appareils photo et autres appareils électroniques se vident rapidement à cause des températures glaciales, donc si vous voulez que votre appareil photo fonctionne, tous ces gadgets doivent vous accompagner au lit. Cela reste toutefois le seul et unique moment où nous avons eu une session de câlins nocturnes et obligatoires avec notre équipement. »

Une chambre avec vue

« Les chambres d’un hôtel, ou « maison de thé » comme on les appelle, ne contiennent peut-être que le strict nécessaire mais leurs vues spectaculaires compensent parfaitement le manque de ce petit confort. Alors que nous nous levions, frissonnants, en dehors de nos lits tous les matins, le paysage enneigé de l’autre côté de chacune de ces maisons de thé pas-si-isolées-que-ça nous procurent un véritable réveil. »

Bêtes de somme

« Tout ce dont les grimpeurs de l’Everest ont besoin est porté avec les charges les plus lourdes (bouteilles d’oxygène, eau, etc.) par des yacks. Voir ces créatures touffues, chargées d’équipement parcourir laborieusement la piste était quelque chose de bienvenu : nous pouvions nous écarter un peu de la piste pour prendre un peu de repos pendant que 25 à 50 de ces animaux flânaient, d’un pas sûr, rapide et plus à l’aise que nous sur le terrain. »

L’heure du thé à l’himalayienne

« L’air froid et le manque d’oxygène commencent à faire leur effet : quelques pauses pour un peu de luxe comme du thé chaud étaient nécessaires. Plutôt que de casser notre marche quotidienne de 6 à 8 heures par un repas, nous avons décidé de nous attaquer à toute la marche après le petit-déjeuner, ne prenant des pauses que pour quelques gorgées de thé chaud. »

Une pause le long de la piste

« Ce n’est que lorsque vous prenez une pause, que vous déposez votre équipement et que vous regardez autour de vous que vous pouvez réellement juger à quel point vous êtes petit en présence du toit du monde, la grande chaîne de l’Himalaya. »

L’importance des porteurs

« De nombreux randonneurs portent leurs propres sacs, mais nous étions plus que reconnaissants d’avoir l’aide de notre porteur Binod, arrangé grâce à Outshine Adventures. Il a porté un large sac à dos rempli par nos vêtements, nos sacs de couchage et d’autres nécessités, nous permettant ainsi de ne porter que l’équipement photographique et l’eau (avec l’oxygène aussi rare et en montant les côtes, c’était déjà bien assez dur !). Nous étions quotidiennement impressionnés par sa force et son endurance (il était souvent devant nous), et pourtant il tenait à veiller la nuit pour quelques parties de cartes. »

La méthode « Namlo »

« Les porteurs népalais portent des charges à vous casser le dos sur de hautes et étroites collines sur la route menant au Camp de base. Des charges supportées par une bande, appelée localement un namlo, qui fait tout le tour de la tête et qui accroche le fardeau dans le dos. Cette femme transportait un set de chaises en métal, sûrement prévues pour un groupe de grimpeurs. »

Hommage aux Grimpeurs disparus de l’Everest

« Les lecteurs des fameux récits du désastre de 1996 de l’alpiniste Jon Krakauer, « Tragédie à l’Everest », doivent reconnaître instantanément le nom sur ce monument. Scott Fischer était un alpinist américain et un guide qui a périt dans les montagnes, pris dans une grave avalanche qui a contribué à la mort de sept autres personnes. L’année 1996 a été la plus meurtrière sur l’Everest jusqu’à l’avalanche de 2014. Le monument de Fischer fait partie d’une douzaine d’autres, honorant la mémoire de sherpas, guides et autres personnes qui ont perdu la vie sur la montagne. »

La panorama himalayien

« La piste jusqu’au Camp de base est rêche, littéralement. Il fallait se frayer un chemin avec beaucoup de prudence à travers le gravier et les rochers en pagaille. Il est ainsi possible de passer beaucoup de temps à regarder ses pieds. Il faut se rappeler de lever la tête, et quand vous le faites, c’est à couper le souffle. »

Un premier aperçu du Camp de base

« Notre randonnée a eu lieu à la fin du mois de mars, lorsque les toutes premières équipes prévoyant d’escalader l’Everest marquaient des endroits où camper. Les tentes jaunes semblaient être des abris adéquats à côté des gigantesques massifs qui les entouraient. Le Mont Everest n’est pas visible depuis cet endroit. »

Randonneurs au bord du Camp de base

« A peu près 30 autres randonneurs ont atteint le sommet du Camp de base avec nous (5 563m). Sur la droite se trouve le glacier de Khumbu, le plus haut du monde. Ses chutes de glace sont le premier grand obstacle (et certains disent que c’est le plus dangereux) que doivent affronter les grimpeurs de l’Everest. »

Des yack revenant d’un ravitaillement

« Ces bêtes touffues venaient de rentrer d’un des nombreux voyages qu’ils feraient jusqu’au Camp de base, portant tout, des bouteilles d’oxygène à l’eau et la nourriture jusqu’aux équipes qui stationnaient là-bas. »

Une avalanche près du glacier de Khumbu

« Nous avons rencontré des grimpeurs et des guides qui nous ont dit que la montée jusqu’au sommet de l’Everest n’avait jamais été aussi sûr, surtout pour les Occidentaux, mais c’est bien sûr sans compter sur les phénomènes naturels comme les avalanches. Nous avons été témoins de cette petite avalanche (depuis une bonne distance) tombée du glacier de Khumbu, seulement quelques semaines avant une avalanche massive et inattendue qui a tué 16 sherpas lors de la journée la plus meurtrière à ce jour, le 18 avril 2014. »

Vue d’un lever de soleil depuis le pic de Kala Pattar

« Le meilleur endroit pour admirer le lever de soleil toucher le haut des montagnes entourant l’Everest (sans parler de la vue incroyable d’immense montagne en elle-même) est situé au sommet du petit pic de Kala Pattar, à 5 644 mètres d’altitude. »

Vue d’un lever de soleil depuis le pic de Kala Pattar 2

« Voici quelques un des voisins enneigés et tout aussi impressionnants du Mont Everest. »

Le sommet du Mont Everest

« Kala Pattar est l’un des seuls endroits où l’on peut avoir une vue dégagée du Mont Everest. La randonnée jusqu’au sommet depuis le village de Gorek Shep (5 163m) part à trois heures du matin, de façon à ce que vous puissiez voir le lever du soleil. C’est une montée frigorifiante (nos bouteilles d’eau ont gelé en route). Mais cela valait le coup pour admirer ces minutes magiques durant lesquelles les nuages se sont éparpillés, révélant la pointe du Mont Everest. »

Des porteurs le long de la piste

« Les porteurs népalais typiques portent souvent des charges équivalentes au poids de leur propre corps. Des chercheurs qui ont étudié les sherpas ont déterminé qu’ils brûlaient moins d’énergie par kilo qu’un randonneur brûlerait en portant la moitié de la même charge. Une étude, publiée dans le journal Science en 2005, en est venu à la conclusion que les Sherpa sont les transporteurs les plus efficaces du monde. »

Notre premier (et dernier !) aperçu du Mont Everest

« La randonnée jusqu’au Camp de base de l’Everest a été l’une des expériences les plus physiques, exténuantes, dures et froides que nous avons eues, mais aussi la plus gratifiante. Chaque étape que nous avons prise le long de la piste jusqu’à la montagne, chaque histoire que nous avons échangée avec un grimpeur ou un guide, et tous les repas traditionnels népalais que nous avons mangés sont à jamais gravés dans nos souvenirs. C’est l’attrait du pic le plus haut du monde : même après que la saison 2014 a été proclamée la plus meurtrière, provoquant la protestation de sherpas et l’annulation de presque toutes les expéditions prévues, les randonneurs et grimpeurs y reviendront. L’Everest attend. »

Source :Cntraveler.com

 

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